Argumentation

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– Article publié dans la Lettre du SAF –

L’avocat est un homme de parole, j’aurais pu écrire « être de parole ». Cela n’aurait pas la même « double » signification. J’aurais pu écrire « un homme (une femme) de parole », mais la femme ne peut être mise entre parenthèses.

AVOCAT

L’avocat, donc, est un homme de parole.
Mais, j’en vois certains, au CNB, avec leur bâton… de berger, et ailleurs, qui secoueront la tête estimant que l’avocat conseil est oublié. Mais non ! Admettons que l’avocat s’exprime aussi bien oralement que par écrit…

Toutefois, qu’il s’agisse d’étymologie ou d’histoire, l’avocat est toujours un « homme dont la profession est de plaider ». C’est un « défenseur ».
Il est emprunté au latin advocatus « homme dont la profession est de plaider ». C’est le participe passé substantivé de advocare : « appeler » (comme conseiller dans un procès).

Pour toutes ces raisons y compris professionnelles et déontologiques, nous, avocates et avocats, devons utiliser tes mots justes et pourquoi pas les bons mots. Voltaire conseillait ainsi les journalistes : « N’employez jamais un mot nouveau, à moins qu’il n’ait ces trois qualités : être nécessaire, intelligible et sonore ».

Le mot est, en effet, un ensemble de sons qui a un sens. Il a également une propriété et une fonction : substantif, adjectif…

Le nom (appelé aussi substantif) est un mot variable en nombre, qui a en lui un genre (masculin ou féminin). Il est le plus souvent accompagné d’un déterminant et il peut avoir de nombreuses fonctions dans la phrase.

L’adjectif, quant à lui, est un mot qui se rapporte toujours à un nom ou à un pronom avec lequel il s’accorde en genre (masculin ou féminin) et en nombre (singulier ou pluriel).

L’adjectif apporte, en le qualifiant, des informations sur la chose ou l’être désignés par le nom ou le pronom auquel il se rapporte.

ARGUMENTAIRE

Mais chaque période a ses mots, ses expressions à la mode, niais aussi ses tics linguistiques.
Par exemple, celle de substantiver les adjectifs suivant en cela la mode de l’anglicisme.

Bleu, adjectif de couleur, affublé d’un article devient ainsi un vêtement de travail le bleu.

Si donc des nouveaux noms se créent grâce à la différence sémantique, parfois au contraire la langue s’en trouve appauvrie.

Il en est ainsi pour un mot que nous utilisons et que nous pratiquons : Argumentaire. Ou plutôt – devrions-nous dire – Argumentation ou encore Motivation.

avocat droit des étrangers
. L’argumentation (nom féminin singulier) est le fait d’argumenter, c’est l’ensemble des
arguments.

. Argumentaire (adjectif singulier invariant en genre) signifie lié aux arguments de vente.

. L’Argumentaire (nom masculin singulier) est l’ensemble d’une argumentation, l’ensemble des arguments de vente.

D’ailleurs « l’argument » est la proposition que les parties à un procès font valoir à l’appui de la thèse qu’elles défendent. L’ensemble des arguments constitue l’argumentation. Dans le
langage du Palais, on utilise le verbe « arguer » qui n’est guère plus employé dons la langue quotidienne.

Bref l’argumentaire concerne le vendeur, alors que l’argumentation est l’apanage du plaideur qui doit user des arguments c’est-à-dire du raisonnement par lequel on tire une conséquence d’une ou de deux propositions. « Il plaçait ses arguments dans l’endroit où ils devaient produire le plus d’effet… »

Alors bien sûr l’avocat part à la conquête de nouveaux marchés – du droit bien sûr -, il devient Consultant Informatique et Liberté, Avocat fiduciaire, il investit de nouveaux terrains de jeu et devient Agent Sportif.

Mais prenons garde qu’il ne devienne un Marchand, de peur qu’on ne !e chasse du Palais.